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Construire en paille – écologique et marginal

Parmi les matériaux écologiques disponibles pour construire votre maison, la paille reste marginale, bien qu’elle présente des avantages indéniables, et de plus en plus reconnus.

La construction en végétaux existe depuis toujours, et dans toutes les parties du monde. Depuis la fin du XXe siècle les techniques constructives ont sans cesse été améliorées, depuis les innovations apportées par les agriculteurs du Nebraska, qui ont construit les premiers leurs maisons avec des blocs de paille standardisés. Aujourd’hui on construit même des immeubles en paille aux Etats-Unis. Depuis, plusieurs techniques ont été développées et modernisées, et il existe maintenant plusieurs associations pour la reconnaissance et la promotion de ce mode de construction, qui peuvent vous informer, et vous former, tout autant que les artisans. Si aujourd’hui la construction en paille attire surtout des auto-constructeurs, de plus en plus de professionnels s’y intéressent.

La paille, utilisée en bottes compressées, est en effet un matériau de construction très intéressant pour construire une maison individuelle, qui possède de nombreux avantages comparables à ceux du béton ou de la brique, par exemple.

Un matériau écologique, renouvelable, recyclable, mais aussi durable et sain

Les techniques de construction en paille sont tout à fait abouties, elles vous assurent une maison aussi solide qu’une autre, et tout à fait confortable, construite avec des éléments naturels et à faible empreinte écologique.
Les murs de votre maison en paille seront enduits de terre ou de chaux, colorés avec peintures naturelles, autant d’éléments « propres » qui ne nuiront pas à la qualité de l’air à l’intérieur.

Un matériau économique

Le prix de la paille est très réduit par rapport à d’autres matériaux de construction, et vous vous en procurerez facilement. On utilise généralement du bois pour l’ossature et la charpente, qui sont également très accessibles localement, et la proportion de matériaux industriels est très réduite (plomberie, chauffage, etc.).
Si vous  vous sentez l’âme d’un bâtisseur, il est facile de construire soi-même sa maison en paille, et donc d’économiser le coût de la main-d’œuvre (on considère qu’il est possible de construire soi-même en paille pour un prix moyen de 500 à 1000 € par mètre carré, contre 1000 à 1500 €/m² si l’on fait appel à des professionnels)
Les qualités isolantes de la paille vous permettront également de diminuer sensiblement vos factures de chauffage.

Un matériau malléable aux multiples qualités

La paille est très isolante une fois enduite, et son inertie thermique permet de conserver la chaleur ou la fraîcheur selon la période de l’année. Elle vous assurera également une très bonne isolation acoustique.
Cependant les murs en paille respirent, et régulent l’air et l’humidité à l’intérieur de la maison de façon naturelle.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la paille est très résistante au feu, car les bottes, très comprimées, ne sont pas inflammables. Pour la même raison, elle ne subit pas non plus les attaques des rongeurs.
Une maison en paille est rapidement construite, si on possède le savoir-faire nécessaire, et il est possible de bâtir toutes sortes d’architectures, même si vous serez limités en hauteur selon la technique que vous choisirez d’utiliser.

Il faut cependant signaler quelques inconvénients :

Soigner l’étanchéité :

Il est indispensable de bien réaliser l’enduit des murs, afin d’éviter qu’ils prennent l’eau, ce qui peut nuire à la solidité de la construction.
De la même façon, il vous faudra apporter un soin particulier à la toiture, pour en assurer l’étanchéité, et respecter certaines règles propres à ce type de construction.

En France, il n’existe pas de règlementation concernant la construction en paille, mais certaines entreprises sont aujourd’hui très expérimentées en la matière, et vous pourrez compter sur leur savoir-faire. La paille n’étant pas encore généralisée dans le domaine de la construction, et il sera peut-être plus compliqué de trouver des spécialistes que pour un projet de maison plus classique.
Cependant, le Réseau français de construction en paille, qui cherche à mettre en place des règles professionnelles pour la construction en paille depuis 2006, a obtenu la validation de certaines d’entre elles par la commission Prévention Produit et par l’agence Qualité Construction en novembre 2011. Elles ont été publiées aux éditions du Moniteur. Un référentiel de formation et une mallette pédagogique pour les auto-constructeurs sont également disponibles. Il est aussi possible de se former auprès des associations spécialisées dans la construction en paille.

Les différentes techniques pour construire en paille

La technique Nebraska (dites aussi technique des ballots porteurs) est la technique mise en œuvre pour construire en paille par les Mormons au XIXe siècle. Sans structure bois, elle suppose des maisons peu élevées, bâties avec de grosses bottes de paille empilées en quinconce, puis enduites de chaux ou de terre crue à l’intérieur et à l’extérieur. Cette technique est généralement utilisée pour des bâtiments utilitaires de taille réduite : grange, poulailler, garage, atelier…

Les autres techniques associent paille et ossature bois selon plusieurs variantes. Il suffit de les parer d’un enduit respirant pour en assurer l’étanchéité, et une bonne hygrométrie à l’intérieur.

La plus utilisée en France, où les maisons en bois sont plus développées que les maisons en paille proprement dites, consiste à garnir les murs d’une maison à ossature bois avec des bottes de paille comprimées (pour limiter les phénomènes de tassement). Les vides entre les bottes sont comblés par des « bouchons de paille » ou un mortier allégé. On enduit ensuite les murs de trois couches d’enduit, réalisées avec des sables de granulométrie différente (de plus en plus fin, de la première couche, à la couche de finition), de manière à repousser l’eau vers l’extérieur par effet de capillarité. Ce parement est difficile et long à réaliser, ce qui minimise l’intérêt de cette technique.

C’est le même principe pour les maisons poteaux poutres : la structure de la maison, construite avec poutres et poteaux, est garnie de bottes de paille insérées dans les murs, que l’on enduit de chaux ou de terre crue.

Avec la technique autrichienne (ou des parois préfabriquées), les murs de la maison sont préfabriqués en atelier, et ensuite acheminés sur le chantier, ou leur pose est plus rapide : la pose des parois prend seulement quelques jours. Pour les parements on utilise du bardage en bois et des plaques de bois ou de plâtre.

La technique CST (Cellules Sous Tension) allie les techniques du ballot porteur et de l’ossature légère, avec un parement en terre crue le plus souvent. C’est la plus écologique dans le sens ou l’empreinte écologique de la fabrication et du montage des murs est la moins importante.

La technique du GREB a été mise au point au Québec dans les années 90 : les bottes de paille sont insérées dans une double ossature légère en bois, et recouvertes d’un mortier coulé. C’est une technique particulièrement adaptée à l’auto-construction pour des maisons compactes et rectilignes de 1 à 2 niveaux.

Il est toujours possible de combiner ces techniques selon votre projet. Elles sont très adaptables, et peuvent également être associées à d’autres modes constructifs, pour l’isolation par exemple (la seule contrainte est de protéger la paille contre l’eau et le feu).

Pour en savoir plus, consultez les sites des associations de promotion et d’information sur la construction en paille :
http://www.compaillons.fr/
http://www.approchepaille.fr/
http://www.lamaisonenpaille.com
www.botmobil.org/ (Association pour le développement des constructions en fibre végétales et terre).

 

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